Le Gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles adopte son plan d’actions relatif aux droits de l’enfant. Ce texte ambitieux et transversal s’inscrit sur la durée de la législature et se veut être davantage qu’une feuille de route gouvernementale en considérant la société civile et les enfants comme de véritables experts et partenaires.
La Convention internationale des droits de l’enfant (CIDE) a fêté ses trente ans en 2019. Pour les 196 pays signataires, ce texte fondamental doit guider l’action et l’attention des pouvoirs publics en matière de respect des droits de l’enfant. C’est également le cas pour la Fédération Wallonie – Bruxelles.
Le contexte troublé de ce début de législature n’a pas détourné le Gouvernement de l’objectif d’une meilleure prise en compte des droits de l’enfant dans les politiques publiques menées et soutenues par la Fédération Wallonie – Bruxelles. Il renforce au contraire sa conviction : la pleine réalisation de ces droits fondamentaux nécessite notre attention constante. Les institutions et services organisés ou subventionnés par la Fédération doivent pouvoir l’assurer en toutes circonstances, en s’appuyant sur des professionnels outillés adéquatement. L’évaluation des efforts menés et des résultats obtenus doit être régulière, et nourrir une recherche de solutions et améliorations nouvelles.
Tel est précisément le rôle de ce plan, qui s’articule autour de 9 objectifs, notamment :
- la lutte contre la pauvreté par l’amélioration de l’accessibilité des structures et activités propices à l’intégration sociale et l’épanouissement personnel ;
- la prévention de toute forme de violence et de harcèlement ;
- la participation des enfants aux décisions les concernant ;
- le soutien à la prise en charge des besoins fondamentaux des plus vulnérables ;
- la formation des professionnels à une prise en compte systématique des droits de l’enfant.
Parmi les mesures qui seront mises en œuvre dans le cadre de ce plan, relevons particulièrement la lutte contre toute forme de violence et de harcèlement. Outre les actualités régulières faisant état de faits de harcèlement, les quelque 2000 jeunes interrogés dans le cadre du processus participatif ‘Nos droits, nos voix’ organisé dans le cadre de l’élaboration de ce plan, placent ce sujet en tête des préoccupations exprimées.
Le harcèlement et les violences dites ‘éducatives’ portent gravement préjudice au développement de l'enfant. Ce plan entend répondre à la volonté exprimée dans l’Accord de Gouvernement concernant la prévention et la sanction de ce type de violences.
La plupart des jeunes interrogés ont également fait part de leur impression de ne pas être associés à la résolution des problèmes. Or, le droit à la participation est l’un des quatre principes piliers de la Convention internationale des droits de l'enfant et une préoccupation constante des instances internationales et des organisations de défense des droits de l'enfant.
C’est la raison pour laquelle la participation des enfants occupe une place centrale de ce plan d’actions et pourra se déployer au cœur même de la vie quotidienne des enfants, c’est-à-dire à l’école, mais également dans les organisations de jeunesse, l’accueil temps libre et le tissu associatif, entre autres. À tous les niveaux décisionnels et dans tous les secteurs, les enfants doivent être reconnus comme des sujets de droit à part entière, méritant une prise en compte particulière dans la communication institutionnelle. L’expression de leurs avis et de leurs besoins est nécessaire à l’élaboration des politiques qui les concernent.
« Lors de la consultation que nous avons menée auprès des enfants et des jeunes dans le cadre de l’élaboration de ce plan d’action, il est très nettement apparu qu’ils sont demandeurs de plus d’espaces de dialogues et de libre expression. Nous ne devons plus seulement les considérer comme les citoyens de demain, mais déjà comme les citoyens d’aujourd’hui. Il est essentiel de les entendre davantage sur les décisions qui les concernent, mais aussi de leur permettre également de développer une citoyenneté critique et engagée afin de faire face à la reproduction des inégalités, à la précarité grandissante, au racisme et à la violence en général. Ce plan, notamment par sa transversalité, entend relever de nombreux défis, et poursuit à la fois des dynamiques existantes et de nouvelles ambitions, qui pourront être enrichies et mises en œuvre tout au long de la législature », conclut la Ministre de l’enfance Bénédicte Linard.