Deux appels à projets, l’un visant les violences contre les femmes et les filles dans un contexte post-Covid, l’autre le harcèlement et le sexisme dans les médias, sont aujourd’hui lancés par la ministre du Droits des femmes de la Fédération Wallonie-Bruxelles Bénédicte Linard, pour un montant total de 420.000 euros.
Le Plan « Droits des femmes » a été approuvé ce jeudi par le gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Parmi les axes de travail de ce plan ambitieux figurent la lutte contre les violences faites aux femmes mais aussi la lutte pour une meilleure représentation des femmes dans les médias. Ces appels à projets sont donc une première concrétisation de ce plan.
1. Appel à projets « Violences contre les femmes et les filles dans un contexte post-Covid »
Les chiffres montrent que le contexte de confinement a aggravé les violences faites aux femmes. Les appels pour violences dans des centres d’écoute de notre pays ont triplé. Le secteur associatif a été dans ce contexte confronté à de véritables défis et a mis tout en œuvre pour poursuivre ses missions.
L’objectif du premier appel à projet, dont le budget total s’élève à 180.000 euros, est de soutenir ce secteur afin qu’il puisse répondre à ces enjeux spécifiques en matière de droits des femmes dans un contexte post-covid. Il s’adresse aux associations, organisations, institutions ou mouvements féminins et féministes non lucratifs.
Les projets déposés devront porter sur la sensibilisation, la prévention et la lutte contre les violences faites aux femmes sous toutes leurs formes (sexisme, harcèlement, cyberharcèlement, violences, prostitution, violences gynécologiques, mariages forcés, etc.)
Le dossier de candidature doit être complété pour le 18 octobre 2020, via un formulaire en ligne disponible ici : http://www.egalite.cfwb.be/index.php?id=20986
2. Appel à projets visant à lutter contre le sexisme et les violences faites aux femmes dans les médias
Les expressions du sexisme et des violences faites aux femmes sont multiples dans la sphère médiatique, qu’il s’agisse de contenus qui souffrent d’une absence d’analyse au prisme du genre ou de l’environnement de travail (stéréotypes, sexisme au travail, harcèlement et cyberharcèlement des femmes journalistes et d’autres professionnelles des médias (cadreuses, monteuses, ingénieures du son…).
Une étude menée en 2018 par l’ULB et l’UMONS fait état de violences organisationnelles à l’égard des femmes dans les rédactions : 53,5% d’entre elles ont été victimes de harcèlement ou d’agression. D’où l’appel à projets lancé ce jour, dont le budget total s’élève à 240 000 euros.
Les projets déposés par les associations, institutions, organisations travaillant directement ou indirectement sur ces questions devront porter sur la sensibilisation, la prévention et la lutte contre le sexisme et les violences faites aux femmes dans la sphère médiatique (lutte contre les stéréotypes de genre, la banalisation des violences faites aux femmes dans les contenus médiatiques, les violences envers les professionnelles des médias, l’invisibilisation des expertes, etc…).
Le dossier de candidature doit être complété pour le 18 octobre 2020 à 12h au plus tard, via un formulaire en ligne, disponible ici http://www.egalite.cfwb.be/index.php?id=20985.
« Ces appels à projet s’inscrivent notamment dans un climat délétère sur les réseaux sociaux où l’on assiste au harcèlement de femmes journalistes, de politiques, dans le but de les faire taire. Cela s’ajoute aux violences quotidiennes et au sexisme dont sont victimes les femmes. Nous ne pouvons pas être de simples spectateurs passifs de ces phénomènes. Nous devons agir. Via ces deux appels à projets, nous voulons construire des solutions qui répondent directement à la question des violences, sous toutes leurs formes, mais aussi à la place des femmes dans notre société et notamment dans les médias », conclut Bénédicte LINARD.