Les ministres Valérie Glatigny, chargée de Maisons de Justice, et Bénédicte Linard, ministre des Droits des femmes, renforcent le soutien de la Fédération Wallonie-Bruxelles à l’asbl SOS VIOL. Grâce à des moyens financiers supplémentaires, un service de « tchat » gratuit, anonyme et accessible en ligne pour les victimes de violences sexuelles sera dorénavant mis en place. En outre, les plages horaires de la ligne d’écoute seront élargies et celle-ci sera désormais accessible tous les jours de 8h à 18h.
Le soutien de 50.000 euros supplémentaires au total permet ainsi de renforcer un outil de première ligne indispensable à l’accueil et à l’accompagnement des victimes de violences sexuelles, sous la forme d’un tchat et d’une ligne d’écoute gratuite.
L’asbl SOS VIOL est un service agréé et subventionné par la Fédération Wallonie-Bruxelles depuis 2018 comme service d’aide aux victimes, auxquelles elle fournit tant une aide sociale que psychologique. Un service juridique et une ligne d’écoute gratuite (le 0800 98 100) sont aussi mis à la disposition des victimes de violence sexuelle, auxquels vient durablement s’ajouter un « tchat ».
Un service de « tchat » pour échanger de manière anonyme
Afin d’offrir un nouveau moyen d’accès au service en vue d’accueillir, informer, et assurer une prise en charge professionnelle du plus grand nombre de victimes de violences sexuelles, l’ASBL souhaite amplifier et ajouter durablement le service de « tchat » en ligne mis en place en avril 2020 en guise de test et sans financement particulier. L’objectif, grâce à un subside de 40.000 euros, est de rendre le « tchat » accessible 12 heures par semaine. Le public-cible de ce service sont les adultes et les mineurs de plus de 15 ans.
Concrètement, une victime pourra ainsi échanger gratuitement en ligne avec un psychologue de façon anonyme. Ce nouveau canal de contact facilitera une première prise de contact par la victime en vue d’un accompagnement ou d’une prise en charge.
Un élargissement des plages d’écoute
Par ailleurs, les plages d’écoutes du numéro vert 0800 98 100 de SOS VIOL seront élargies de 6h supplémentaires par semaine pour qu’il puisse être joignable du lundi au vendredi de 8h à 18h.
La subvention annuelle octroyée à SOS Viol pour le fonctionnement de ce numéro vert est pour cela augmentée de 10.000 euros pour atteindre 85.000 euros au total en 2021. Ce montant permet la gestion et la promotion de la ligne d’écoute.
Cette demande répond aux attentes du rapport d’évaluation relatif à la mise en œuvre de la Convention d’Istanbul qui recommande un élargissement des plages d’écoutes pour lutter contre les violences faites aux femmes.
En 2020, SOS viol a enregistré 2.277 appels. Cela représente une baisse de 12% par rapport à 2019 où 2.592 appels avaient été enregistrés. Selon l’asbl, s’il est encore difficile d’avoir une analyse précise, cette baisse pourrait être due au confinement, qui a laissé moins de disponibilité aux victimes pour pouvoir appeler.
« L’asbl SOS VIOL fait partie des acteurs de terrain dont le travail de première ligne est indispensable pour la prise en charge des victimes de violences sexuelles. On sait en effet combien il est souvent difficile pour ces victimes de franchir le pas et de parler de leur agression. Le subside de 40.000 euros que nous avons débloqué permettra à l'asbl de développer un canal de communication qui facilitera cette première prise de contact. Les victimes pourront en effet échanger gratuitement en ligne de façon anonyme et sans devoir discuter de vive voix ou en face à face avec un professionnel. Je tiens enfin à remercier l’ensemble des acteurs de terrain pour leur engagement quotidien aux côtés des victimes malgré le contexte sanitaire que nous connaissons, » souligne la ministre en charge des Maisons de Justice, Valérie Glatigny.
« La lutte contre les violences faites aux femmes constitue une priorité du plan d’action Droits des femmes en Fédération Wallonie-Bruxelles. La ligne d’écoute de SOS Viol est un service essentiel, il permet de libérer la parole des victimes et offre un accompagnement et des conseils médicaux et juridiques. C’est une étape importante dans la reconstruction de toute victime. Renforcer cette ligne d’écoute permet l’accueil de plus de victimes. De façon plus générale, nous devons agir à tous les niveaux de pouvoir face à ces violences, et également agir sur les causes et les origines de celles-ci, notamment la persistance des stéréotypes de genre », conclut la ministre des Droits des femmes Bénédicte Linard.
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Quelques chiffres en bref à propos de la ligne d’écoute en 2020 (les données relatives au « tchat » pourront s’y ajouter à l’avenir) :
o 89% des appelantes sont des femmes ;
o Dans 31% des cas ce n’est pas la victime elle-même qui appelle mais l’entourage familial et relationnel ;
o Dans 54% des cas, la victime était mineure au moment des faits ;
o 53% des faits rapportés sont un viol, 17% sont des cas d’inceste ;
o Dans 35% des cas l’auteur est une connaissance de la victime, dans 21% des cas, il fait partie de la famille de la victime ;
o 34% des appels donnent lieu à une proposition de consultation au sein de SOS VIOL.